
Dans un monde où la mode évolue rapidement, il est essentiel de se poser la question de ce que nous portons réellement. Le choix des matériaux utilisés dans la confection des vêtements ne doit pas être pris à la légère, car derrière chaque fibre se cache une réalité qui peut affecter notre santé et notre bien-être. Ce vendredi 18 avril 2025, Lotfi Khaldi, expert juridique indépendant et vice-président de l’Organisation de défense du consommateur (ODC), a tiré la sonnette d’alarme sur l’importance de bien choisir les produits textiles.
Lors de son intervention sur les ondes de la Radio Nationale, Khaldi a insisté sur l’importance pour les consommateurs de se méfier des matières utilisées dans la fabrication des vêtements, notamment ceux fabriqués à base de matières synthétiques issues du pétrole. Il a recommandé de privilégier des tissus naturels, comme le coton, le lin, ou les fibres animales telles que la laine et la soie, qui offrent non seulement des avantages sur le plan de la durabilité, mais aussi pour la santé de la peau. En revanche, il a mis en garde contre les dangers potentiels des vêtements fabriqués à partir de matières pétrolières, et plus particulièrement des jeans, qui sont très populaires parmi les jeunes, mais qui comportent des risques d’irritation ou d’allergies lorsqu’ils sont portés directement sur la peau.
Le vice-président de l’ODC a en outre souligné que l’important est de ne pas porter ces vêtements fabriqués à partir de produits dérivés du pétrole, en particulier pendant la nuit, lorsqu’ils sont en contact direct avec la peau. “Ces matériaux, souvent présents dans les vêtements les plus courants, tels que les jeans ou les vêtements de sport, peuvent avoir un impact néfaste sur la santé à long terme, notamment en raison des produits chimiques utilisés dans leur fabrication”, a-t-il encore précisé.
Par ailleurs, Khaldi a attiré l’attention des consommateurs sur la présence dans certains magasins de tissus fabriqués à partir de plastiques recyclés ou encore de vêtements de seconde main traités chimiquement, ce qui ajoute une couche de complexité supplémentaire aux risques pour la santé. Selon lui, une vigilance accrue est de mise afin d’éviter toute exposition à ces matières potentiellement dangereuses.
Dans le même registre, Haitham Bouajila, président de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH), a abordé les défis auxquels le secteur textile fait face sur le plan réglementaire. Selon lui, 95 % des entreprises du secteur fonctionnent sans licence officielle, ce qui découle d’une législation dépassée qui ne prend pas en compte les évolutions récentes du marché et des pratiques industrielles. Bouajila a insisté sur le fait que, bien que le secteur textile emploie près de 160 000 personnes et contribue pour plus d’un milliard de dinars aux caisses fiscales et sociales, il doit faire face à une pression administrative et fiscale croissante, freinant ainsi la compétitivité et l’innovation.
Face à cette situation, le président de la FTTH a appelé à une révision des législations actuelles pour alléger les charges fiscales et faciliter les démarches administratives, afin de permettre aux entreprises du secteur de se moderniser et de mieux soutenir les investissements. Pour lui, l’avenir du secteur textile tunisien repose sur une réforme profonde du cadre législatif et un soutien accru aux acteurs industriels.